Je recense ici des ressources découvertes en 2016 et en 2017.
Quand l’engueulade devient virale : décryptage de la mécanique du clash – Rue89 – L’Obs
Poster des photos de ses enfants sur le web est-il sans danger ?
L’injonction à la déconnexion est-elle autre chose qu’une critique morale ? « InternetActu.net
Pourquoi les médias sociaux ne changent-ils pas le monde ? « InternetActu.net
Vie privée : faites du bruit pour vous protéger de Google et compagnie – Rue89
Ce que l’analyse des recherches sur Google nous apprend sur la psyché humaine
The Social-Network Illusion That Tricks Your Mind
Stanford computer scientists show telephone metadata can reveal surprisingly sensitive personal information | Stanford News
Le Brexit, ou l’impuissance du fact-checking – Libération.fr
Les propos de cet article rejoignent une des thèses principales de « Médias : influence, pouvoir et fiabilité ».
D’une part, la presse paie les dérives dont elle a pu faire l’objet (partis pris politiques et idéologiques, inexactitudes, désinformations plus ou moins volontaires, représentations stéréotypées, etc.).
Le factchecking demeure nécessaire, de même qu’une pensée à long terme et non limitée aux effets immédiats sur l’audience. Autrement dit, la presse se mange la méfiance que certains ont contribué ou contribuent à construire au nom de l’argent que cela leur rapporte le lendemain, dans une visée à court terme. Par exemple, lorsque Christophe Barbier laisse entendre que tous les buzz (y compris les « bad buzz ») sont bons pour son audience, il néglige totalement les effets collatéraux à long terme pour toute la presse.
D’autre part, l’adhésion du public est « colorée » (et pas spécialement en fonction de critères dits « logiques » ou « rationnels »). Les différents publics se réapproprient les messages en fonction de leurs propres représentations, de leur vécu, de leur ressenti. Comme je le décris dans le livre évoqué ci-dessus, les préférences sociales et affectives ont parfois un impact plus grand sur les choix des individus que les éléments « rationnels » auxquels ils prétendent se rallier. Tout comme les journalistes sélectionnent et formatent l’information, les individus choisissent, interprètent et mémorisent l’information avec leurs propres biais. Pour le dire encore autrement : si les médias construisent les messages à travers leur prisme, les individus construisent également leur interprétation de ceux-ci à travers le leur.
Cela représente un défi à plusieurs niveaux, pour la presse notamment :
- la confiance érodée au fil des années ne risque pas de se regagner du jour au lendemain. Il faut redorer le blason de la presse si elle souhaite restaurer la confiance, dans une vision à long terme et pas seulement en fonction des ventes du lendemain.
- la communication factuelle ne suffit visiblement pas pour aider à nuancer ou à réinstaurer la vérité – comme je le laisse entendre dans les articles suivants :
Il est en ce sens contreproductif de négliger l’aspect émotionnel, social et affectif des « informations ». L’aspect sémantique (le sens et la vérité des mots et des discours) ne suffit pas : il faut prendre en compte également l’aspect pragmatique, c’est-à-dire comment les individus se réapproprient ces mots et ces discours. Autrement dit, il ne suffit pas d’analyser le rapport entre les mots et les choses, il faut aussi prendre en compte le rapport entre les mots, les choses et les gens. Ceux qui autrefois étaient considérés comme de purs « récepteurs » sont en réalité actifs dans la construction de leur rapport à l’information et au savoir. Un des enjeux consiste à les prendre en compte.
Enfin, cela conforte le champ d’investigation de toutes ces démarches – principalement éducatives – qui visent à développer la pensée critique des individus (à travers l’apprentissage et l’application de méthodologies rigoureuses d’évaluation de l’information, mais aussi la connaissance de leurs propres fonctionnements psycho / socio cognitifs, entre autres)…
Facebook nous isole de plus en plus des opinions différentes des nôtres
En quelques mois, Facebook nous a invités plusieurs fois à modifier notre photo de profil : pour Paris et pour Bruxelles (pas pour l’Irak, récemment, et tous les autres entre temps), pour la sortie de Star Wars (!)…
Il m’invitait il y a quelques jours encore à poster un statut (« exprimez-vous ») à propos de France-Allemagne.
Le medium n’est pas neutre.
Il est plus que temps que le Big data évalue ses impacts « InternetActu.net
Why We Fall Prey to Misinformation – Association for Psychological Science
Le procès des journalistes, par les journalistes
Théories du complot : pourquoi elles persistent (voire se développent) ?
Ce que Nice-Matin a appris après un an de journalisme de solutions sur son offre abonnés
Misinformation: Psychological Science Shows Why It Sticks and How to Fix It – Association for Psychological Science
Selon l’étude (« Misinformation and Its Correction: Continued Influence and Successful Debiasing »), la désinformation fonctionne bien dans la mesure où il est moins « couteux » cognitivement parlant de simplement accepter qu’un message est vrai plutôt que d’en évaluer la fiabilité.
C’est plus difficile et cela demande un effort.
Cela fonctionne d’autant plus lorsque la désinformation conforte des points de vue (politiques, idéologiques, religieux…) préexistants…
Une thèse que je développais aussi (à la suite d’autres auteurs et sur base de recherches en ce sens) dans mon ouvrage Médias : influence, pouvoir et fiabilité (2012)
La “post-vérité”, “lémédia”, le fact-checking et Donald Trump
Les jeunes, ces pauvres nases !
Comment «journalopes» et «merdias» se sont répandus sur les réseaux
Je lis pas mal d’opinions fustigeant les biais des médias (cf. l’article de S. Laurent, cité ci-dessus), la « post-vérité », etc.
Des termes (orduriers) comme « merdias », « journalopes » (ou « gauchiasse ») semblent se populariser, comme le relève cet article.
Or, peu semblent prendre en compte le fait que les biais de « la » presse reflètent certains de « nos » propres biais sociocognitifs.
Certains qui accusent la presse d’être indigne de confiance colportent des mensonges plus gros qu’eux, sans les remettre en cause…
Cf. notamment mon dossier sur les propos faux et haineux.
La critique des médias doit continuer, mais elle doit aussi s’accompagner de la critique de notre propre rapport aux médias / à l’info…
J’écrivais tout ça là-dedans en 2012 et n’en changerais pas le fond aujourd’hui, juste les illustrations… A réécrire aujourd’hui, j’approfondirais ces « réappropriations dysfonctionnelles »…
Peut-on répondre à la désinformation ?
En Allemagne, une poupée connectée qualifiée de « dispositif d’espionnage dissimulé »
« Accro aux écrans »
Facebook admits : governments exploited us to spread propaganda | Technology | The Guardian
Trusting News Project Report 2017
Ce que liker veut dire
La mémoire historique est-elle soluble dans les réseaux sociaux ?
Pourquoi certains nient les résultats de la science
Encore une illustration de l’impact de variables socioculturelles au détriment de la « culture » scientifique/la « raison ».
Grosso modo, cet article illustre combien « nos » « croyances préalables », « nos » « structures mentales » ou encore « nos » propres « filtres » peuvent influencer la manière dont nous percevons et interprétons un message ou un contenu.
Autrement dit, lorsque nous jugeons et évaluons une information, nous exerçons une activité qui n’est pas « neutre ».
Comme « les » médias, nous sélectionnons des parties de réalité, nous les mettons en forme, les mémorisons et les construisons d’une certaine manière.
De ces constats, je retire que l’analyse critique de la presse et des « intermédiaires informationnels » en général s’enrichit de l’analyse critique de notre propre rapport à ces « médias ».
Il s’agit d’une thèse que je développe entre autres dans mon livre « Médias : influence, pouvoir et fiabilité »
Schneidermann : « Ce n’est pas “le travail journalistique” qui est pourri »
Stanford study examines fake news and the 2016 presidential election | Stanford News
À l’ère de la post-vérité, Internet est sommé de dire la vérité
L’Internet libre et gratuit, c’est bien fini
Les pratiques d’écrans chez les collégiens – Cairn.info
S’informer fatigue
La confiance des Belges dans les Médias
J’ai été interviewé dans le Moustique pour cet article de fond sur la confiance des belges francophones dans les médias (télé, radio, presse écrite, internet…).
J’y commente une étude sur la confiance des belges dans les médias. Cette étude très riche menée par Solidaris s’inspire de celle de LaCroix – KantarTNS (ex-TNS Sofres) en France.
Comment vérifier une image sur le web ? | Université de Paix asbl
« C’est mon argent », journalisme d’optimisation patrimoniale pour les riches
Les États-Unis s’apprêtent à tuer la neutralité du Web, et nous sommes tous concernés
Pourquoi se méfie-t-on des médias ?
A qui appartiennent les médias ?
Julia Cagé – Qui possède les médias – Source : https://www.alternatives-economiques.fr/a-appartiennent-medias/00081962