La violence est-elle un mal nécessaire ?

Réponse courte : souvent, je pense qu’elle ne l’est pas. Parfois, peut-être.

John Martin - La Destruction de Sodome et Gomorrhe (1852)

John Martin – La Destruction de Sodome et Gomorrhe (1852)

A mon avis, on a tort de considérer que ce qui est ou a été est un indicateur de ce qui doit être.

Et l’importance accordée aux batailles dans les récits collectifs est disproportionnée par rapport au reste.

Il se peut néanmoins parfois que ce soit l’ultime moyen pour faire changer les choses.

Je crois que la façon de raconter l’Histoire (et la façon dont on veut se l’entendre raconter ?) accorde une importance démesurée à la violence, aux révolutions et à la guerre. Et même si je ne nie pas leur nécessité dans certains contextes, je rêverais qu’il puisse en être autrement (que l’on puisse œuvrer pour ne pas avoir besoin d’en arriver là) et suis persuadé que trop peu d’efforts sont faits en ce sens.

> Dans Guerre(s) et philosophie, je développe aussi que selon moi, la rhétorique utilisée pour justifier la guerre est souvent fallacieuse.

Le niveau des « débats » dans l’espace public (à la télévision, à la radio, dans la presse écrite ou sur les réseaux sociaux) est minable. J’ai la nausée quand je constate le peu d’idées et de solutions discutées ou expliquées sereinement et le compare à l’omniprésence de discours simplistes, populistes et belliqueux. Une bonne partie du peuple semble en redemander et n’est pas en reste quant à la participation au bellicisme ambiant. On dégaine vite les invectives, les moqueries, le rejet, les insultes et parfois les menaces et la violence physique. Probablement pas tant par nature (j’ose l’espérer) que par habitude ou incapacité à faire autrement.

> Lire aussi : Pourquoi je n’écris plus (2024) et #Lasociétay #Lesystayme #Lémédia #Légens et #lémoutons (2022)

On est saturés de slogans, de formules toutes faites ; on nous désigne l’un ou l’autre ennemi prêt-à-détester et les soi-disant débats ne sont que des simulacres, des mises en scène, où ce qui compte, c’est le clash. Nous ne sommes pas habitués à penser ensemble avec nos différences. Nous ne sommes pas habitués à résoudre nos différends sur un autre mode que celui de l’opposition frontale et guerrière.

On ne nous montre pas vraiment l’exemple.

J’ai envie de croire qu’on pourrait développer une culture de la pensée constructive, qu’on pourrait développer le goût des idées, tout comme on éduque à l’alimentation saine face à la malbouffe…

Face aux totalitarismes et à la menace de belligérants, la marge de manœuvre est limitée (voire inexistante en-dehors de la contre-attaque en guise de légitime défense ?). Quid de la mise en place de solides garde-fous, de mécanismes préventifs, de contre-pouvoirs, etc. ?

J’aborde aussi ce thème dans mon livre Nuance !, ainsi que dans mon article Guerre(s) et philosophie, notamment.

> Lire aussi : Pourquoi je n’écris plus (2024) et #Lasociétay #Lesystayme #Lémédia #Légens et #lémoutons (2022)