A l’occasion des 60 ans du Telepro (n°3163 – 16 octobre 2014), le journaliste Rodolphe Masuy m’a interviewé dans le cadre du dossier « La télévision peut-elle rendre intelligent ? »
Dans cet entretien, j’ai évoqué des pistes de nuance quant à l’idée que la télévision en tant que telle rendrait intelligent ou idiot (sans m’attarder sur le fait qu’il faudrait d’abord définir ce que l’on entend par ces termes).
La télévision peut être un vecteur de culture, d’émancipation et de socialisation. Il y a un rôle de démocratisation de la culture pour les chaines de télévision (c’est d’ailleurs une mission de service public), d’autant plus dans la mesure où 10 % de la population belge est analphabète, tout comme elles peuvent contribuer à endormir la réflexion et véhiculer une pensée simpliste.
Si l’on s’attarde sur les émissions de vulgarisation (celles qui ont pour vocation explicite de « cultiver » ou d’informer le téléspectateur), il importe que cette mise à disposition du savoir ne dénature pas le contenu. C’est la tension entre le fond et la forme, le format. C’est en réalité l’affaire de toute communication, que ce soit dans un livre, dans un article de journal ou dans une vidéo.
Il y a aussi différentes manières de regarder la télévision. Pour moi, il est possible d’apprendre à partir de tout, dès le moment où l’on revêt une attitude d’observation critique, curieuse (à la différence d’une posture de mépris par exemple).
Par ailleurs, la télévision ne se limite pas à l’information et la culture, qui semblent parfois « survalorisées » dans les discours. Pourquoi dénigrer le plaisir, le divertissement et la socialisation ?
Les contraintes de format étant ce qu’elles sont, l’article reprend quelques pistes de réflexion que j’ai esquissées parmi d’autres quant à ce débat, sans toutefois épuiser le sujet…