Il y a quelques mois, je publiais ici un article intitulé Plaidoyer pour la nuance.
Pourquoi ce thème m’est si cher ?
J’étais effaré de constater l’absence (ou au moins le manque) de dialogue constructif concernant les grands enjeux sociaux.
L’accès à des moyens d’expression publique s’est démocratisé et le paysage médiatique s’est diversifié. Pourtant, au lieu de permettre un enrichissement des discussions, ceci semble contribuer davantage à un morcellement croissant de la société.
Les débats publics sont polarisés, radicaux. Ils opposent des camps de manière guerrière, chacun se pensant dans « le camp du bien ». L’autre est l’ennemi et il faut l’éliminer, ou au moins lui imposer le silence.
Au lieu de se rassembler pour faire face à des problèmes communs, un grand nombre d’individus se divisent et désignent les premiers venus comme coupables de tous les maux.
Depuis l’imprimerie et la Modernité, certains utopistes ont imaginé que la circulation des savoirs et la démocratisation de l’expression mèneraient à davantage de progrès humains. Au lieu de cela, aujourd’hui, le flux constant d’actualités brasse son lot d’opinions simplistes et de désinformation, rendant de plus en plus difficile l’exercice d’une pensée critique.
L’indignation et l’offense font partie des modes de communication privilégiés, une colère en chassant une autre… La réactivité émotionnelle est exacerbée, jusqu’à devenir brutale.
Il y a bien sûr de nombreuses raisons légitimes de se révolter et d’agir : des injustices sociales (inégalités, discriminations, situations de domination systémique…) au dérèglement climatique, en passant par des situations de violences (guerres…). Ne peut-on pas le faire en réconciliant l’émotion, essentielle en tant que moteur d’action, et la raison ?
Une oasis dans le désert
J’ai donc écrit Plaidoyer pour la nuance, l’an dernier.
Il y a quelques semaines, une responsable de collection d’une maison d’édition parisienne l’a repéré et m’a contacté. Partageant les mêmes constats et inquiétudes que moi, elle m’a fait part de son souhait de prolonger cette initiative. Nous avons organisé une rencontre avec ses collègues éditrices et le projet est né de nos échanges…
En bref : me voici donc embarqué dans la rédaction d’un nouveau livre à propos de nuance et de dialogue constructif ! Vraisemblablement à paraître en 2022.
Je suis très enthousiaste d’aborder un tel sujet et d’avoir l’opportunité de partager des pistes de réflexion sociologiques et philosophiques, après avoir investigué le thème de la fiabilité des médias d’information pendant de nombreuses années. Il y a bien sûr des liens ténus entre ces thématiques, que je ne manquerai pas d’aborder.
Il est par conséquent fort vraisemblable que je publie moins d’articles que d’habitude sur Philomedia.be. Je me réjouis de vous partager le fruit de ce travail et suis d’ores et déjà à l’écoute de ce que le sujet évoque pour vous.